Horizon 2035 : Dix paris économiques pour transformer l’Afrique

Introduction
À l’horizon 2035, l’Afrique se trouve à un carrefour stratégique. Selon les projections du Fonds monétaire international (FMI), la croissance de l’Afrique subsaharienne devrait se maintenir autour de 4,1 % en 2025, avec une légère accélération attendue l’année suivante. Cette dynamique modérée cache toutefois des atouts colossaux : un potentiel agricole gigantesque, des ressources naturelles indispensables à la transition énergétique, une population jeune en pleine expansion et un marché continental en cours d’intégration. Les dix paris ci-dessous, assortis de chiffres convertis en euros et en francs CFA, constituent autant de leviers qui pourraient changer la trajectoire économique du continent.
1 — Révolution agricole et agro‑industrielle
L’Afrique possède 60 % des terres arables non cultivées au monde et environ 65 % des terres arables totales. Pourtant, le secteur agricole représente seulement 35 % du PIB et emploie majoritairement de petits exploitants. Faute de productivité et de transformation locale, le continent dépense chaque année environ 78 milliards USD pour importer des produits alimentaires soit environ 70,2 milliards d’euros et 45 981 milliards de FCFA.
L’African Development Bank estime que la valeur du marché agro‑alimentaire africain pourrait passer de 280 milliards USD (≈ 252 milliards EUR / 165 060 milliards CFA) aujourd’hui à 1 000 milliards USD d’ici 2030 (≈ 900 milliards EUR / 589 500 milliards CFA). Pour saisir cette opportunité, les pays devront augmenter les rendements (semences améliorées, irrigation, numérique), réduire les pertes post récolte et développer des filières de transformation locale (manioc, cacao, riz, mangue, anacarde).
2 — Marché carbone : financer la protection des écosystèmes
Le Bassin du Congo est devenu le deuxième poumon de la planète et l’Afrique détient 65 % des forêts tropicales restantes. Le Africa Carbon Markets Initiative (ACMI), lancé à la COP 27, vise à faire de ce capital naturel un moteur de revenus. Le programme prévoit de retirer 300 millions de crédits carbone par an d’ici 2030, générant environ 6 milliards USD de revenus (≈ 5,4 milliards EUR / 3 537 milliards CFA) et 30 millions d’emplois. À l’horizon 2050, l’objectif est d’atteindre 1,5 milliard de crédits par an, soit plus de 120 milliards USD de revenus (≈ 108 milliards EUR / 70 740 milliards CFA) et 110 millions d’emplois.
Pour mobiliser ces financements, il faudra développer des projets d’agroforesterie, de restauration des terres et de gestion communautaire des forêts, tout en garantissant la qualité des crédits et la transparence des transactions.
3 — Souveraineté minière et chaînes de valeur locales
L’Afrique abrite 30 % des réserves minérales mondiales, dont 40 % de l’or mondial et jusqu’à 90 % du chrome et du platine. Elle possède également d’importants gisements de cobalt, lithium, nickel et terres rares, essentiels pour les batteries et les technologies vertes. Pourtant, la majorité des minerais est exportée à l’état brut. La souveraineté minière implique de développer localement le raffinage du lithium, la production de cathodes et de précurseurs, ainsi que la fabrication de composants de batteries. Une telle stratégie permettrait de capter une part plus importante de la valeur ajoutée et de créer des emplois industriels qualifiés.
4 — Intégration commerciale : tirer parti de la ZLECAf
La Zone de libre‑échange continentale africaine (ZLECAf) pourrait constituer le plus grand marché intégré du monde. Le FMI estime que si les réductions tarifaires et non tarifaires s’accompagnent de réformes structurelles, le commerce de biens intra‑africain pourrait augmenter de 53 % et le commerce avec le reste du monde de 15 %. Ces gains se traduiraient par une hausse du PIB réel par habitant et la sortie de 30 à 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté. La mise en œuvre effective de la ZLECAf exige des pays qu’ils harmonisent leurs normes, numérisent les procédures douanières et investissent massivement dans les infrastructures de transport et de logistique.
5 — Transition énergétique : des fossiles aux renouvelables
Le continent possède 8 % des réserves mondiales de gaz naturel et 12 % des réserves de pétrole mais n’en tire que des revenus limités faute d’infrastructures et de transformation locale. Parallèlement, le potentiel solaire, éolien et hydroélectrique est immense. Des pays comme la Mauritanie ou la Namibie ont lancé des projets d’hydrogène vert de plusieurs dizaines de gigawatts, tandis que des initiatives de mini‑réseaux solaires se multiplient en zone rurale. La transition énergétique africaine devra combiner des solutions de gaz de transition, de l’électrification décentralisée et l’industrialisation de la filière des renouvelables pour alimenter l’économie et réduire la dépendance aux importations de combustibles.
6 — Transformation numérique : l’économie Internet
La population africaine est l’une des plus connectées au monde via le mobile. Le rapport e‑Conomy Africa 2020 de Google et de l’IFC estime que l’économie Internet africaine pourrait représenter 180 milliards USD soit ≈ 162 milliards EUR ou 106 110 milliards CFA d’ici 2025, soit 5,2 % du PIB continental. Le même rapport projette un potentiel de 712 milliards USD (≈ 640,8 milliards EUR / 419 724 milliards CFA) d’ici 2050. Cette croissance est portée par l’essor des fintech, de l’e‑commerce, des plateformes de santé et des start‑ups de l’intelligence artificielle. Pour en profiter, les gouvernements doivent investir dans la connectivité haut débit, la formation numérique et des cadres réglementaires favorables.
7 — Industrialisation légère et transformation manufacturière
Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin) font de l’industrialisation une priorité. Les secteurs à fort potentiel incluent le textile et l’habillement, la fabrication d’emballages, les équipements agro‑industriels, la mécanique légère ou encore la transformation du plastique. L’industrialisation légère est créatrice d’emplois et permet de substituer les importations. Elle nécessite cependant un accès à l’énergie fiable, des compétences techniques et un environnement des affaires clair. Les zones économiques spéciales et les partenariats public‑privé peuvent jouer un rôle clé pour attirer les investissements.
8 — Logistique, corridors régionaux et infrastructures
Les infrastructures de transport demeurent un goulot d’étranglement majeur. L’ambitieux corridor Abidjan -Lagos, long de 1028 km, illustré par la Banque africaine de développement et ses partenaires, vise à créer une autoroute côtière reliant la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigeria. Le projet a déjà suscité 15,6 milliards USD d’intentions d’investissement soit environ 14,04 milliards d’euros et 9 196 milliards de FCFA lors du Africa Investment Forum 2024. La phase préparatoire bénéficie de 25 millions USD de financement de la BAD et le corridor concentre 75 % des activités commerciales de l’Afrique de l’Ouest. Les investissements complémentaires identifiés (énergie, agriculture, industrie) totalisent 6,8 milliards USD (≈ 6,12 milliards EUR / 4 009 milliards CFA), avec un impact économique estimé à 16 milliards USD (≈ 14,4 milliards EUR / 9 432 milliards CFA) et la création de plus de 70 000 emplois directs.
En outre, des projets ferroviaires, portuaires et de hubs logistiques se développent (par exemple le corridor Dakar ‑ Bamako ou le port de Téma). Une logistique modernisée réduira les coûts de transport, favorisera la compétitivité des exportations et facilitera l’intégration commerciale.
9 — Capital humain et démographie
L’Afrique est le continent le plus jeune du monde. Le nombre de personnes en âge de travailler devrait augmenter d’environ 450 millions d’ici 2035. Cette dynamique démographique est à la fois une opportunité et un défi. Pour transformer cette croissance en dividende démographique, il est indispensable d’investir massivement dans l’éducation, la santé, la formation professionnelle et l’innovation. La Banque mondiale souligne que l’accès à une éducation de qualité reste faible, avec plus de 100 millions d’enfants non scolarisés et un taux élevé d’illettrisme. L’essor des centres de formation technique et des partenariats université‑entreprise sera crucial pour fournir les compétences nécessaires à l’industrialisation et à la numérisation du continent.
10 — Finance durable et mobilisation du capital local
Le financement des transformations économiques africaines nécessitera des capitaux considérables. Les fonds souverains africains (Sovereign Wealth Funds, SWF) et les fonds de pensions publics (PPF) sont appelés à jouer un rôle central. Selon une analyse de Cleary Gottlieb, les SWF d’Afrique subsaharienne gèrent environ 160 milliards USD d’actifs (≈ 144 milliards EUR / 94 320 milliards CFA) tandis que les PPF représentent 244 milliards USD d’actifs (≈ 219,6 milliards EUR / 143 838 milliards CFA). Malgré ces montants modestes comparés aux fonds souverains du Moyen‑Orient ou d’Asie, ces instruments financiers se multiplient (15 fonds créés entre 2010 et 2022) et se mobilisent de plus en plus pour financer des infrastructures et attirer des investisseurs privés.
Développer des marchés financiers locaux profonds, encourager l’investissement d’impact et assurer une gouvernance transparente des fonds souverains permettront de canaliser l’épargne nationale vers des projets structurants (énergie verte, santé, éducation, industrie). La finance durable pourra ainsi soutenir les transitions numérique, énergétique et agro‑industrielle du continent.
Conclusion – Avec l’expertise CEEMO
Les dix paris économiques présentés dessinent une trajectoire claire : l’Afrique peut, d’ici 2035, devenir un pôle majeur de croissance durable, d’innovation et d’industrialisation. Mais la réussite de ces transformations dépendra de la capacité des acteurs publics et privés à structurer des projets solides, à attirer les financements adéquats et à mettre en œuvre des réformes cohérentes et pragmatiques.
C’est précisément sur ces leviers que Ceemo SAS apporte une valeur stratégique unique. Forte de plus de 15 ans d'expérience dans l’accompagnement des entreprises et des institutions souhaitant se développer en Afrique de l’Ouest, Ceemo a démontré sa capacité à transformer des opportunités en projets concrets, viables et rentables.
Ses consultants seniors, issus de parcours complémentaires en stratégie, finance, ingénierie de projets, agro-industrie, énergie, digital et commerce international, accompagnent les décideurs à chaque étape :
- analyse stratégique et sectorielle,
- études de faisabilité complètes,
- structuration financière et montage PPP,
- assistance à maîtrise d’ouvrage,
- conception de corridors logistiques et industriels,
- déploiement de pôles agro-industriels,
- accompagnement à l’export et intégration ZLECAf,
- gestion de projets complexes multi-acteurs,
- mise en relation avec des partenaires techniques et investisseurs internationaux.
Grâce à cette expertise multidisciplinaire, Ceemo aide les organisations parapublics, les PME/PMI/ETI et les bailleurs à aborder les défis: agriculture, transition énergétique, industrialisation, numérique, capital humain, finance durable non pas séparément mais comme un ensemble cohérent de leviers de développement.
En s’appuyant sur des équipes expérimentées, une parfaite connaissance des marchés ouest-africains et un réseau étendu d’experts et de partenaires régionaux, Ceemo contribue à transformer les visions en actions, et les ambitions en résultats mesurables.
À l’heure où l’Afrique dispose d’atouts uniques, une jeunesse dynamique, des ressources stratégiques et un marché continental en expansion, agir maintenant est essentiel. Avec un accompagnement structuré et une expertise éprouvée, le continent peut non seulement relever les défis identifiés, mais devenir l’un des moteurs incontournables de la croissance mondiale. Ceemo s’inscrit pleinement dans cette dynamique, aux côtés des acteurs qui bâtissent l’Afrique de 2035.
Sources principales
- Potentiel agricole et importations alimentaires : White & Case note que l’Afrique détient 60 % des terres arables non cultivées et dépense environ 78 milliards USD en importations alimentaireswhitecase.com.
- Part des terres arables et des ressources naturelles : Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) indique que l’Afrique détient 30 % des réserves mondiales de minéraux, 40 % de l’or, jusqu’à 90 % du chrome et du platine, 65 % des terres arables mondiales et 8 % du gaz naturelunep.org.
- Effet de la ZLECAf sur le commerce : Le FMI estime que le commerce intra‑africain de biens pourrait augmenter de 53 % et sortir 30 à 50 millions de personnes de l’extrême pauvretéimf.org.
- Marché du carbone : Le communiqué de la Sustainable Energy for All sur l’ACMI souligne l’objectif de 300 millions de crédits carbone par an et 6 milliards USD de revenus d’ici 2030seforall.org, ainsi que 1,5 milliard de crédits et plus de 120 milliards USD de revenus d’ici 2050seforall.org.
- Corridor Abidjan‑Lagos : L’Africa Investment Forum précise que le projet d’autoroute de 1 028 km a suscité 15,6 milliards USD d’engagements, se situe sur une zone représentant 75 % de l’activité commerciale d’Afrique de l’Ouest et que des investissements complémentaires de 6,8 milliards USD généreraient un impact économique de 16 milliards USDafricainvestmentforum.comafricainvestmentforum.comafricainvestmentforum.com.
- Population en âge de travailler : Un billet de blog de la Banque mondiale indique que la population africaine en âge de travailler augmentera d’environ 450 millions de personnes d’ici 2035blogs.worldbank.org.
- Économie numérique : Le rapport Google/IFC projette que l’économie Internet africaine pourrait peser 180 milliards USD en 2025 et potentiellement 712 milliards USD en 2050ifc.orgifc.org.
- Fonds souverains et fonds de pensions : Une analyse de Cleary Gottlieb estime que les fonds souverains d’Afrique subsaharienne gèrent environ 160 milliards USD d’actifs et les fonds de pensions publics 244 milliards USDcontent.clearygottlieb.com.
- Croissance économique : Le FMI prévoit que la croissance de l’Afrique subsaharienne devrait se maintenir autour de 4,1 % en 2025imf.org.










